C'est en 1890
lorsque Janvier Quercia, orfèvre, fonde son affaire de
fabrication de coffrets et d’orfèvrerie que l'on
retrouve les prémices de la saga Quercia. Il installe son
atelier dans le quartier du Marais à Paris.
En 1906,
suite à l'invention quelques années plus
tôt de la pierre à briquet par le Baron Carl Auer
Von Welsbach, la maison Quercia
commercialise une allumette en argent, creuse, avec une pierre longue
contenant une mèche.
En 1908,
la société Quercia commercialise
Flamidor,
les premiers briquets à essence classiques. La fabrication
artisanale des briquets à essence s’intensifie
dans les tranchées de la
première guerre mondiale avec l’utilisation des
douilles de cartouches
en cuivre.
En 1924,
Marcel Quercia cherche auprès de son père
à diversifier les produits. Il achète les droits
de l’entreprise familiale de la marque Flaminaireet de la marque Abdullaet développe la branche d’articles pour
fumeurs : briquets et pipes. La plupart des briquets Abdulla ainsi que quelques Flamidor sont dejà considérés comme des briquets de luxe.
En1928,
Marcel Quercia prend contact avec l’usine de
boîtiers de montres Bourgeois, dont le contremaître
est Monsieur Marguet.
C’est
en 1929
qu’ils s’associent avec Monsieur Romain pour
s’installer dans un petit
atelier à Damprichard (Doubs) et fabriquer des briquets
Flamidor. C'est
l'atelier "MQR"
(Marguet-Quercia-Romain)
qui fabriquera plus tard les mêmes
briquets que Flaminaire,
mais sous les marques Flamidor
et Myon.
En 1935,
Henry Pingeot, constructeur de détendeurs pour bouteilles
de gaz à Clermont-Ferrand, met au point et dépose
le brevet pour un petit jerrican contenant du gaz sur lequel il fixe un
système ressemblant à une valve de
vélo (à la place de la mèche).
Le 23
décembre de cette même
année, Marcel Quercia depose en Angleterre le
brevet d'un Flamidor automatique.
Le brevet Flamidor
En 1936,
Marcel Quercia rencontre Henry Pingeot qui, au lieu de vendre ses
droits à une entreprise allemande, fait don de ses brevets
à Marcel Quercia qui créé ainsi le 1er
briquet à gaz.
L’invention
est améliorée grâce au professeur de
mathématiques et physique Georges Ferdinand. A la
libération, deux modèles sont achevés
: le "Gentry"
(briquet de table) et le "Crillon"
(briquet de poche). Le coup de génie de Marcel Quercia est
d’avoir remplacé l’essence des briquets
traditionnels par du butane. Flaminaire s’installe
à Redon en créant
la société
de CAT(Creation
Artistiques
et Techniques).
En 1946, .
Marcel Quercia rencontre Roger Moreau,directeur de la SRPI
(Société
Redonnaise
de Perfectionnement
Industriel)
et achète un terrain à Redon. La SRPIproduit les
pièces des détendeurs, la nouvelle usine de La
Chataigneraie montée par Marcel Quercia assure le montage
des briquets. La campagne convenant mieux à la manipulation
du butane que la ville, cette usine est construite sur un
pré de 2 hectares à Redon.
la
SRPI
fondée en 1919 est implantée à Redon
en 1939, suivant les plans de décentralisation des
industries de guerre. Le directeur de la SRPI,.
Roger Moreau, y fabrique du matériel de
précision, des instruments d'optique pour l'armée
et spécialement pour la marine de guerre. A la fin des
hostilités, la SRPI,
contrainte de se reconvertir, se livre essentiellement à la
fabrication des briquets de la marque "Flamidor".
Début 1947,
Roger Moreau, toujours à la tête de la SRPI,
devient aussi Directeur de la CAT
à Redon. Le programme de fabrication prévoit 5000
briquets de table. L’entreprise compte 29 personnes. Le
personnel est très féminin car il faut des doigts
fins et agiles pour ces travaux délicats ! Pour le lancement
du "Gentry",
la marque "Flaminaire"
est choisie.
Le 19 juin 1947,
le "Gentry",
premier briquet à gaz au monde, est
présenté au grand public à
l’Hôtel Crillon à Paris. 72 brevets
Pingeot-Ferdinand-Quercia protègent l'avancée
technologique. Le nouveau briquet coûte 20 000 F
(l’équivalent d'un salaire moyen
à l'époque). Le nouveau systême connait
un succès très important, surtout en Angleterre
et aux Etats-Unis.
En 1948,
Le "Crillon"
(de poche) fait son apparition au grand public. Son nom provient de
l'hotel parisiens où le "Gentry"
avait été présenté un an
auparavant. On note cette année là,
l'arrivée du "Baronet",
le deuxième briquet à gaz de table de la marque "Flaminaire".
10 000 briquets de poche en métal précieux sont
fabriqués. Les premiers clients qui se
précipitent dans le Marais sont Cartier, Hermès,
Kirby and Beard etc..
Petit
à petit, le produit se démocratise ; et comme le
cadeau est une obligation sociale, Marcel Quercia fait ses grands
lancements publicitaires en fin d’année. Les 32000
bureaux de tabac métropolitains et d’Afrique du
Nord vont être l’objet de toutes ses attentions :
une vingtaine de commerciaux vont former les buralistes.
En
1950,
en inventant la Fête des Pères, Marcel Quercia
implante en France ce concept novateur, excellent pour le lancement
régulier de nouveaux modèles de
briquets.
En 1951,
la campagne Flaminaire remporte le premier prix du Festival du film
publicitaire et organise un grand concours de vitrines
auprès des détaillants.
C'est
dès 1954
que la concurrence se développe, Flaminaire sort de nouveaux
modèles, on voit nottament apparaitre des briquets
de marque "Myon" et "Flamidor"
fabriqués dans les ateliers "MQR"
de Damprichard utilisant des cartouches "Butabloc".
En1955, l'usine redonnaise
Flaminaire
compte 227 employés.
En 1959,
au cours d’une promenade sur une plage cannoise,
Marcel Quercia ramasse et glisse dans sa poche un galet. La
forme serait idéale pour un briquet… Mis au point
à Damprichard, le mécanisme de ce briquet
automatique est complété par une
recharge "butabloc"
et un habillage fabriqué dans les usines de Redon Le "Galet "
apparaît sur le marché. Le "galet"
est sorti sous l'appellation d' "Automatique"
c est plus tard qu il prend le nom de "galet".
Environ 30 000 briquets
sont
fabriquées mensuellement.
En 1962,
la société prend une envergure
européenne en s’associant avec Flamagaz,
usine espagnole.
En 1963,
Flaminaire compte 577 employés .
En 1964,
après ces briquets à butabloc, Flaminaire met en
fabrication un monobloc (recharge au gaz liquide) le "Vinci". Plaqué
or, l’aspect et la qualité du "Vinci"
est proche d’un modèle de la marque "ST Dupont".
En 1967,
Flaminairereçoit l’oscar de
l’exportation (45 % du chiffre d’affaires est
réalisé sur les marchés
étrangers).
En 1968,
la famille Quercia perd sa majorité au sein des
actionnaires. L’entreprise familiale est
confrontée à la concurrence des
sociétés multinationales et, est vendue au groupe Bic.
Dès 1969,
la politique de l’entreprise repose sur la
création de nouveaux modèles : le "F20"
et le "F10".
En 1970,
615 personnes sont employées. Pour rester concurrentiel, les
premiers licenciements au sein de l'entreprise ont lieux.
En
1971,
l’entreprise est incorporée au Groupe Bic
et Flaminaire,
abandonnant le nom de Quercia,
devient sa propre raison sociale. La société
assure alors la distribution de "Maruman",
la plus importante marque de briquets japonais.
Dans
cette société de consommation, le briquet de luxe
a-t-il encore sa place ? Remettant en cause ce positionnement, les
techniciens de Flaminaire mettent au point le briquet jetable. Mais sa
fabrication sera assurée par la nouvelle
société "BJ 75"
(Briquet
Jetable 1975) dans un nouveau bâtiment construit
à coté de Flaminaire.
En
1975,
le groupe
Bic vend Flaminaireà la
société Flamagaz
de Barcelone, qui la cède à Francine Gomez,
Directricede la
firme "Waterman"
deux ans plus tard. Le marché du briquet ayant
évolué, ce qui reste de Flaminaire
est en difficulté.
En
1986
apres une longue période de dépôts de
bilan en éphémères reprises, la
liquidation des biens de l'entreprise sera prononcée.
En 1987,
les
marques "Flaminaire"
et "Myon"
sont rachetées par Monsieur Warnod de la
société parisienne "Ward".
Il vend l’usine de Redon à "Bic-BJ75"
et
s’installe à Damprichard où il continue
la commercialisation des
produits "Myon"
fabriqués par les ateliers "MQR".
Il poursuit également la
vente des produits Flaminaire restants(stock de Redon et
négoce).
Jusqu’à
la fermeture définitive en
1993,
Monsieur Warnod de la société parisienne
Ward produit aussi des briquets bas de gamme sous la marque
Flamy.